dimanche 7 juin 2015

LA n°11: "Les Yeux Fertiles", Eluard



LA 11 « Les Yeux Fertiles », Paul Eluard
-          Surréaliste, surréalisme : mouvement litté du XXe- les artistes veulent rompre avec un rationalisme réducteur pour « libérer la vie de l’esprit », « capter le merveilleux de la vie quotidienne », laisser parler l’inconscient (Eluard, Breton, Aragon, Soupault…) => Dictionnaire du littéraire, PUF.
-          Description : hymne à la femme, images énigmatiques, vers libres, aucune ponctuation, dictée de l’inconscient
-          Comment le poète exprime-t-il son amour ?
I.                    L’expression des désirs et des sentiments du poète : la voix lyrique
a.       Le je poétique 
-     L’anaphore « Tu es » rappelle systématiquement la présence d’un je poétique qui s’adresse à une femme (apostrophe « Femme »).
-     La subjectivité du poète se manifeste à travers un imaginaire poétique, comme dans un rêve, le poète associe la femme à la nature et nous transmet sa perception : « Tu es l’eau », « Tu es la terre », « Tu sacrifies le temps », « sur les cordes de l’arc-en-ciel » (les métaphores et images soulignent le point de vue du poète)
b.      Une déclaration d’amour à travers la célébration de la femme  
-          Le poète déclare son amour grâce au chant poétique à travers lequel il célèbre la femme => un hymne
-          L’amour du poète se ressent à travers des émotions comme l’admiration ou la fascination pour la femme : « Tu te lèves l’eau se déplie », « Tu te couches l’eau s’épanouit » (ces images soulignent le pouvoir de la femme, c’est la nature qui paraît refléter voire imiter la bien-aimée) – « Tu es la terre qui prend racine / Et sur laquelle tout s’établit » (la métaphore révèle l’importance extraordinaire de la femme, qui devient un essentiel, un tout).
c.       Désir et sensualité
-          Le désir du poète se ressent à travers la beauté et la sensualité 
-          La sensualité : « Tu te lèves l’eau se déplie », « Tu mets au monde un corps toujours pareil / Le tien » (image du corps de la femme), « Tu chantes des hymnes nocturnes » (référence à la voix de la femme qui prend place dans un imaginaire nocturne).
-          La beauté éternelle : « Tu sacrifies le temps / A l’éternelle jeunesse de la flamme exacte » (la jeunesse et la beauté de la femme dépassent les limites du temps – l’adjectif « exacte » fait écho à une sorte de perfection – l’image de la flamme rappelle le désir).

II.                  La femme, une muse qui inspire le poète
a.       Harmonie et apaisement  
-          Le poème fait agir la femme aimée : verbes lever*, coucher**, faire***, sacrifier****, mettre****, abolir******
-          Chacun de ces actes est accompagné de douceur et rassure : « l’eau se déplie* », « l’eau s’épanouit **» (elle apporte beauté et douceur ) la nature même), « Tu fais*** des bulles de silence dans le désert des bruits » (antithèse et contraste, la femme apaise le désordre), « Tu sacrifies**** le temps », « tu mets***** au monde un corps toujours pareil », « tu abolis****** les routes » (ces images marquent la présence éternelle et l’harmonie qu’elle permet)
-          D’ailleurs l’assonance qui faire rimer six premiers vers accentue cette harmonie : [i] => douceur.
-          Le rythme binaire des deux premiers aussi : 4/4
b.      Femme mythifiée, sacralisée, divinisée
-       associée aux éléments vitaux : les métaphores « Tu es la terre », « tu es l’eau »
-       elle abolit le temps « Tu sacrifies le temps » / elle abolit l’espace « Tu abolis toutes les routes » 
-       éternité et ubiquité : la femme est un tout, un absolu : « toujours », « éternelle », « toutes », « tout », « partout » (voc totalité) + présent utilisé (vérité, au-delà du temps)
-       « Et sur laquelle tout s’établit » : le monde repose sur elle, elle semble être l’édifice du monde, elle est l’abondance
-       Les enjambements marquent une continuité matérialisant le tout.
c.       Le mystère de la femme/ Une figure énigmatique : « Tu es la ressemblance »
-          Les images utilisées sont énigmatiques et donnent un caractère mystérieux à cette femme :« Tu chantes des hymnes nocturnes sur les cordes de l’arc-en-ciel »(l’antithèse montre le pouvoir de la poésie, tout est possible)
-          « Tu es la ressemblance » : la femme est le lieu commun où tout converge, toutes les apparences, toutes les ressemblances, le monde entier, elle recrée le monde. Tel un miroir brisé, elle reflète tout, elle est multiple, COMME LA POESIE.

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