mercredi 25 mars 2015

LA n°7: C'est la guerre, Calaferte

Axe 1: la dénonciation des conséquences négatives de la guerre (voir le cours):
- l'exode
- le désordre, le chaos => vision apocalyptique
- la souffrance physique
- la souffrance morale



AXE 2 : L’auteur parvient à susciter l’émotion du lecteur 

Le lecteur est spectateur d’un témoignage. L’enfant transmet une série d’images et de sensations dont il est témoin. Ces visions d’horreur deviennent celles du lecteur :
-          Les phrases nominales (sans verbe principal) et les énumérations révèlent le regard de l’enfant qui ne peut pas expliquer la situation, qui en est simplement le témoin. On découvre en même temps que lui un spectacle terrifiant : « Une coulée d’êtres vivants. / Des voitures accidentées. / Des troupes… »

- La mise en scène de personnes au sein de ce spectacle nous transmet la souffrance des victimes de l’exode et l’impression que l’enfant peut en avoir. Cette souffrance et cette impression sont exprimées à travers la vision de l’enfant et elles sont donc plus authentiques.
-          Représentation de personnes qui souffrent : « Toutes ces femmes qui pleurent », « Une mère folle qui crie un nom », « Maman Guite a peur », « un enfant en larmes » => ces personnages sont découverts par l’enfant qui les voit et les entend. Les actions et expressions des personnages nous indiquent une profonde tristesse et souffrance qui ne peuvent que nous toucher.

- C’est bien ensuite l’expression des émotions de l’auteur, enfant, qui suscite chez le lecteur aussi bien la pitié que la compassion, l’horreur et la crainte.  L’écrivain ne les explique pas mais le lecteur les ressent à travers les mots choisis d’un enfant :
-          La fin du texte : « Le désordre. / La peur. / La panique. / La peur. / La panique » => Ce sont les seuls mots qui viennent à l’esprit de l’enfant témoin, la répétition marque une sorte de paralysie, ces mots paraissent résonner sans s’arrêter. Même l’écriture est paralysée.

- Une écriture poétique est remarquable, celle-là matérialisent les émotions du témoin et nous fait vivre cet épisode tragique à travers un tableau vivant (qui prend vie) aussi bien sonore que visuel.
-          La forme : des retours à la ligne comme des vers de poèmes
-          Des rimes en fin de phrases : sang//vivant (suivies 37-38) = écho terrifiant
-          Un tableau sonore : « des aboiements, des miaulements, des grincements, des hurlements, des concassements, des martèlements, des gémissements, des éclatements, des claquements, des crépitements. / Un énorme étouffement. » => gradation qui montre que les bruits sont de plus en plus forts, de plus en assourdissants jusqu’au silence (mais que s’est-il passé ?)    +   la série de suffixe nominaux –ment nous révèlent la continuité des bruits, tout se fait en action, on vit l’action en cours     +      répétitions de sons –ment et consonnes dures t/K/R permettent de mimer des sons violents que l’on entend nous-mêmes résonner.
-          Un tableau visuel : « Sur la route des choses blanches, des choses laiteuses, des choses molles, des choses informes, des choses glaireuses » => on ne peut distinguer ce que le témoin voit mais on le découvre à travers son regard grâce à une description aussi bien de forme, que de couleur, que de matière. 

- Enfin, c’est la route empruntée qui devient finalement poétique. Cette route est l’image d’un anéantissement progressif, du chaos vers lequel marchent ces personnes.
-          Au début du texte, les objets et personnes se distinguent pour laisser place aux débris et choses qu’on ne peut distinguer pour enfin laisser place à la terreur : « chaises », « pieds », « enfant », « cheval »… => « des choses blanches » => « de l’huile », « du sang », « une coulée d’êtres vivants » => « La peur La panique ».

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire