==> Victor Hugo
représente dans ce texte un véritable monstre.
Ce texte met
en avant l’extrême laideur de Gwynplaine devenant hyperbolique.
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Difformité du visage de Gwynplaine,
défiguration : dès les premières lignes, le narrateur nous présente un
visage dont les composantes se brouillent « une bouche s'ouvrant jusqu'aux
oreilles, des oreilles se repliant jusque sur les yeux, un nez informe »
(l2-3)
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Difformité extrême qui nécessite des
comparaisons pour que le lecteur puisse se le représenter : « Deux
yeux pareils à des jours de souffrance, un hiatus pour bouche, une protubérance
camuse avec deux trous qui étaient les narines, pour face un écrasement »
(l.6-7)
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Cette laideur est l’œuvre d’une violence
monstrueuse, celle d’un chirurgien criminel : l 17-23 => énumération de
participes passés marquant la déformation et même la destructions (préfixes de-), de noms référant aux différentes
parties du visage (opposition entre l’homme et le monstre), termes
scientifiques, extrait long et technique marquant le réel travail prémédité et
acharné de destruction et la difformité en résultant.
Le
personnage devient clownesque, sa laideur fait rire : dualité.
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La naissance d’un monstre : « et de
cette sculpture puissante et profonde était sorti ce masque, Gwynplaine »
(A-t-il été créé dans le but d’être montré ? « Ne fût-ce que dans un
but d'exhibition »). Le monstre est
celui qui est montré, regardé : « G était saltimbanque, il se
faisait voir en public. Pas d’effet comparable au sien, Il guérissait les
hypocondries rien qu’en se montrant. » (l.29-30)
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Le monstre fait rire (opposition, oxymore) « un
visage qu’on ne pouvait pas regarder sans rire » (l. 3-4).
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L’effet suscité (le rire) est poussé à l’extrême
puisque le monstre, l’homme détruit, peut guérir (paradoxe). La monstruosité
devient thérapeutique : « On voyait Gwynplaine, on se tenait les
côtés ; il parlait, on se roulait à terre. Il était le pôle opposé du
chagrin », « Spleen était à un bout, et Gwynplaine à l’autre »
(G = allégorie du rire dans le dernier exemple), « Il guérissait
les hypocondries rien qu'en se montrant. Il était à éviter pour des gens en
deuil, confus et forcés, s'ils l'apercevaient, de rire indécemment ».
Gwynplaine, une œuvre d’art.
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« La nature ne produit pas toute seule de
tels chefs- d’œuvre » (l.8, adjectif), « Gwynplaine était
admirablement réussi » (l.26, adverbe), « de cette sculpture
puissante et profonde était sorti ce masque, Gwynplaine. » (l.24) =>
champ lexical de l’art
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Mais on sent un ton ironique, antiphrases
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Toutefois, l’écrivain fait ressortir ce qui est
beau du laid, il transforme le laid en beau : le monstre est un
chef-d’œuvre. Gwynplaine est au début assimilé à une merveille de la
nature « La nature avait été prodigue de ses bienfaits envers
Gwynplaine. » (l.1) puis le narrateur nie cette
possibilité « Mais était-ce la nature ? […] il est certain que
la nature ne produit pas toute seule de tels chefs-d’œuvre ». => le
monstre est donc une création, création née de la destruction (nouvel oxymore)
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Cette
création artistique est aussi celle d’un poète, Victor Hugo, cherchant à créer
l’emblème, l’image, l’allégorie de l’homme. Il sublime le monstre en inversant
les valeurs : ce qui est détruit est finalement créé, ce qui représente
l’horreur fait rire (« homme horrible »), ce qui est laid devient
beau, ce qui est comique est tragique.
== > Gwynplaine, un
bouffon tragique.
Cet homme
rit malgré lui. Le lecteur découvre avant tout le désespoir d’un saltimbanque
qui fait rire (antithèse).
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Opposition entre l’apparence (homme qui
rit//sourire taillé) et le ressenti de G : « C’est en riant que G.
faisait rire. Et pourtant il ne riait pas. . Sa face riait, sa pensée non.»
(tension mise en avant par la répétition du verbe rire pour signifier le désespoir. Le « hiatus » l.6, et
« béant » l.23 ne sont qu’apparence, on note d’ailleurs que des
périphrases sont utilisées à la place de sourire.
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« L’homme qui rit » est le surnom de
G, surnom tragique auquel il faudrait rajouter malgré lui : dernière phrase « L'espèce de visage inouï
que le hasard ou une industrie bizarrement spéciale lui avait façonné, riait
tout seul. Gwynplaine ne s'en mêlait pas » (séparation masque/sentiments)
G à l’image de l’homme : esthétique hugolienne de la dualité, du
mélange des valeurs et registres pour montrer la nature humaine. L’homme n’est
pas par définition tragique ou comique. Il oscille entre le rire et la mort,
entre le sublime et le grotesque.
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Oppositions bourreau, personnes en deuil et rire
suscité => indécent.
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Rire pour fuir le tragique, mystère de l’homme
et de la vie : « Gwynplaine était un don fait par la providence à la
tristesse des hommes. Par quelle providence? Y a-t-il une providence Démon
comme il y a une providence Dieu ? Nous posons la question sans la résoudre »
(présent de vérité générale, parallélisme, opposition et antithèse mettant en
avant la dualité, interrogations directes).
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Ironie : la cruauté vient de la main des
hommes + le monstre est la projection des fantasmes de son créateur, G est
l’image d’Hugo lui-même (saltimbanque=figure de l’artiste, du poète incompris,
seul). Allégorie romantique de l’artiste qui se sacrifie pour les autres.
== > Une réflexion sur la
monstruosité
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Interrogations du narrateur qui dépasse la
fiction et donc, de l’artiste à l’écrivain : « Seulement le rire
est-il synonyme de joie ? » l.9. « L’homme ne peut rien sur sa
beauté, mais peut tout sur sa laideur » l.12-13 « Y a-t-il une
providence Démon comme il y a une providence Dieu ? » l.27-28 =>
présent de vérité générale, questions oratoires, maxime => réflexion
métaphysique.
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La question de Dieu et du mal : l’existence
de Dieu est remise en question car la cruauté des chirurgiens et le don de
l’artiste dépassent la Nature, dite parfaite puisque création de Dieu.
La conjonction, la convergence : le bien et le
mal se retrouve en Gwynplaine, tout comme l’art et la nature. Il devient la
figure emblématique de l’art, du bien et du mal et de l’homme (pourvu de
dualités).
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