LA 11 « Les Yeux Fertiles », Paul Eluard
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Surréaliste, surréalisme : mouvement litté du XXe- les
artistes veulent rompre avec un rationalisme réducteur pour « libérer la
vie de l’esprit », « capter le merveilleux de la vie
quotidienne », laisser parler l’inconscient (Eluard, Breton, Aragon,
Soupault…) => Dictionnaire du
littéraire, PUF.
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Description : hymne à la femme, images
énigmatiques, vers libres, aucune ponctuation, dictée de l’inconscient
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Comment le poète exprime-t-il son amour ?
I.
L’expression des désirs et des
sentiments du poète : la voix lyrique
a. Le je
poétique
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L’anaphore « Tu es » rappelle
systématiquement la présence d’un je poétique
qui s’adresse à une femme (apostrophe « Femme »).
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La subjectivité du poète se manifeste à travers
un imaginaire poétique, comme dans un rêve, le poète associe la femme à la
nature et nous transmet sa perception : « Tu es l’eau »,
« Tu es la terre », « Tu sacrifies le temps », « sur
les cordes de l’arc-en-ciel » (les métaphores et images soulignent le
point de vue du poète)
b. Une déclaration d’amour à travers la célébration
de la femme
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Le poète déclare son amour grâce au chant
poétique à travers lequel il célèbre la femme => un hymne
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L’amour du poète se ressent à travers des
émotions comme l’admiration ou la fascination pour la femme : « Tu te
lèves l’eau se déplie », « Tu te couches l’eau s’épanouit » (ces
images soulignent le pouvoir de la femme, c’est la nature qui paraît refléter
voire imiter la bien-aimée) – « Tu es la terre qui prend racine / Et sur
laquelle tout s’établit » (la métaphore révèle l’importance extraordinaire
de la femme, qui devient un essentiel, un tout).
c. Désir et sensualité
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Le désir du poète se ressent à travers la beauté
et la sensualité
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La sensualité : « Tu te lèves l’eau se
déplie », « Tu mets au monde un corps toujours pareil / Le tien »
(image du corps de la femme), « Tu chantes des hymnes nocturnes »
(référence à la voix de la femme qui prend place dans un imaginaire nocturne).
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La beauté éternelle : « Tu sacrifies
le temps / A l’éternelle jeunesse de la flamme exacte » (la jeunesse et la
beauté de la femme dépassent les limites du temps – l’adjectif
« exacte » fait écho à une sorte de perfection – l’image de la flamme
rappelle le désir).
II.
La femme, une muse qui inspire
le poète
a. Harmonie et apaisement
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Le poème fait agir la femme aimée : verbes lever*, coucher**, faire***, sacrifier****,
mettre****, abolir******
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Chacun de ces actes est accompagné de douceur et
rassure : « l’eau se déplie* », « l’eau s’épanouit **»
(elle apporte beauté et douceur ) la nature même), « Tu fais*** des
bulles de silence dans le
désert des bruits » (antithèse
et contraste, la femme apaise le désordre), « Tu sacrifies**** le
temps », « tu mets***** au monde un corps toujours pareil »,
« tu abolis****** les routes » (ces images marquent la présence
éternelle et l’harmonie qu’elle permet)
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D’ailleurs l’assonance qui faire rimer six
premiers vers accentue cette harmonie : [i] => douceur.
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Le rythme binaire des deux premiers aussi :
4/4
b. Femme mythifiée, sacralisée, divinisée
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associée aux éléments vitaux : les
métaphores « Tu es la terre », « tu es l’eau »
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elle abolit le temps « Tu sacrifies le
temps » / elle abolit l’espace « Tu abolis toutes les
routes »
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éternité et ubiquité : la femme est un
tout, un absolu : « toujours », « éternelle »,
« toutes », « tout », « partout » (voc totalité) +
présent utilisé (vérité, au-delà du temps)
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« Et sur laquelle tout
s’établit » : le monde repose sur elle, elle semble être l’édifice du
monde, elle est l’abondance
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Les enjambements marquent une continuité
matérialisant le tout.
c. Le mystère de la femme/ Une figure
énigmatique : « Tu es la ressemblance »
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Les images utilisées sont énigmatiques et
donnent un caractère mystérieux à cette femme :« Tu chantes des
hymnes nocturnes sur les cordes de
l’arc-en-ciel »(l’antithèse
montre le pouvoir de la poésie, tout est possible)
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« Tu es la ressemblance » : la
femme est le lieu commun où tout converge, toutes les apparences, toutes les
ressemblances, le monde entier, elle recrée le monde. Tel un miroir brisé, elle
reflète tout, elle est multiple, COMME LA POESIE.
pute
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