lundi 8 juin 2015

SQ 1 - Visages du personnage féminin



SEQUENCE 1 : VISAGES DU PERSONNAGES FEMININS
Problématique : Comment, sous la plume de l’écrivain, le personnage féminin devient-il fascinant ?

I. Corpus (LC) : Des portraits féminins

A - Mme de Lafayette, La princesse de Clèves, 1678.
B - L’Abbé Prévost, Manon Lescaut, 1731.
C et D - Choderlos de Laclos, Les liaisons dangereuses, 1782 (deux extraits)

a.       L’identité : un personnage de roman se construit socialement, moralemt et physiquemt

Des portraits uniformes : l’éloge de la Princesse de Clèves et le blâme de la Marquise de Merteuil.
Des portraits contrastés et donc plus authentiques : Manon Lescaut et autoportrait de la Marquise de Merteuil.
b.      Des émotions : un personnage suscite des émotions
Un personnage suscite des émotions et a pour but de fasciner le lecteur : suscite l’admiration (Clèves), la répulsion (Merteuil) et parfois des émotions mitigées qui accentuent la fascination car les personnages sont moins saisissables, c’est le cas de Merteuil (C) car immorale mais intelligente ou de Manon car mystérieuse.
L’émotion permet que le lecteur s’identifie au personnage => identification.

c.       Reflet du monde : un personnage est à l’image d’un monde
L’identité du personnage le rattache au monde réel et présente une vision de la société :
-          La femme se définit par son mariage et sa place dans la société aux XVII et XVIII : d’où l’admiration (Clèves : perfection, bonne famille et vertueuse) ou la répulsion (Merteuil et Manon à bannir pars leurs mauvaises mœurs)
-          La société est marquée par l’hypocrisie (Merteuil la décrit) ou les liaisons (la mère de Clèves met en garde sa fille)
-          L’évolution de la vision de la femme : la femme peut fasciner par son intelligence ou son mystère => au XVIIIe, cette figure littéraire devient plus inquiétante, plus complexe.

II. LA N°1 : Carmen
Une femme fatale type
Portrait - Une beauté non conforme, contrastée, mystérieuse et inquiétante –Une bohémienne -  Un véritable danger – le charme de Carmen (mystique) – proximité lecteur/narrateur

III. Corpus (LC) : des femmes fatales

A- Zola, Nana, 1880
B- Flaubert, Herodias, 1877
C- Mérimée, Carmen, 1847
D- Gautier, La morte amoureuse, 1836
a.       La représentation de la séduction féminine
Nana (A), Salomé (B), Carmen (C) et l’inconnue (D) séduisent toutes les quatre un homme :
- Séduction qui relève de l’érotisme pour Nana et Salomé (danse du ventre envoûtante)
- Séduction qui relève de la parole et du comportement pour Carmen et l’inconnue (railleries de Carmen et promesses idéales de l’inconnue).

b.      Un pouvoir de différente nature
Le pouvoir de séduction exercé par ses femmes est différent, elles parviennent à séduire :
- grâce à un pouvoir humain de séduction : Nana suscite les pulsions sexuelles  de Muffat et Carmen fait naître des sentiments.
- grâce à un pouvoir mystique : registre fantastique => Salomé et l’inconnue envoûtent, enchantent les hommes grâce à un pouvoir surnaturel.

c.       Nouvelle figure littéraire du XIXe s
Au XIXe siècle, la femme fatale devient une figure privilégiée par les artistes. Les littéraires vont l’exploiter, se l’approprier afin de construire un véritable mythe fortement influencé par l’évolution de la vision de la femme au XIXe et son émancipation progressive. Ainsi, elle devient un personnage littéraire complexe : un personnage ambivalent  dont la beauté est inexplicable, elle charme (de carmen=envoûter, enchanter) mais apporte la fatalité, la mort, le danger. Ce personnage est souvent représenté comme étant intelligent (Merteuil), libre (Carmen), séducteur (Nana).

IV. LA N°2 : Nana
Une femme fatale zolienne
Femme enfant narcissique – mystérieuse au pouvoir maléfique – Txt symbolique et réaliste  (monstre mythologique qui symbolise la tentation et corruption mais révèle bouleversement des mœurs au XIXe

V. Corpus (LC) : des origines ?

A- Ancien testament, Genèse 2.
B- Nouveau testament, Marc 6.
C- Le mythe de Pandore
Image de femme au service d’une morale religieuse. 
Ces femmes apparaissent séductrices mais aussi tentatrices : elles apportent le mal et la mort en suscitant le désir de l’homme. Ces textes construisent une image féminine qu’ils mettent au service de la morale religieuse qui se bat contre le vice, le plaisir de la chair, le désir mais qui encourage parallèlement le regard misogyne.
VI. HDA : une peinture et une affiche de film



A- Hylas et les nymphes par Waterhouse en 1896
B- Affiche de Basic Instinct, film réalisé par Paul Verhoeven, sorti en 1992.

Caractéristiques de la femme fatale sont représentées dans ses œuvres : le danger, le mal, la séduction, l’érotisme, le pouvoir, le mystère.
Le mythe de la femme fatale se poursuit donc aux XX et XXIe s.
Etude d’un mouvement littéraire
Le naturalisme :
le chef de file, Zola, de ce mouvement a de nouvelles ambitions pour le roman. Héritier du réalisme, le naturalisme réunit des écrivains comme Huysmans et Maupassant.

Situation : 2e moitié du XIX, contexte scientifique, bouleversement sociaux, politiques et éco.
Objectif social et scientifique : représenter dans la littérature les mœurs, le fonctionnement de l’homme, la réalité telle qu’elle est même sordide.

Le roman est une expérimentation (étude d’un personnage dont on suit l’évolution) => étude de :
-          L’influence du milieu sur le tempérament
-          L’hérédité
-          Le fonctionnement de la société
-          Les passions de l’homme
-          Recherches précises : travaux scientifiques, faits divers…
Les Rougon Macquart ; ensemble de romans écrits par Zola étudiant l’histoire des mœurs et d’une famille sur plusieurs générations sous le Second Empire (XIXe).

C//
La femme fatale
Construction d’un véritable mythe à travers les textes, les peintures et le cinéma : la femme fatale est un personnage imaginaire dont le récit met en scène des fantasmes collectifs. Ce personnage féminin correspond à un modèle et réunit un ensemble de croyances.
Langue et notions abordées : trois points de vue narratifs, blâme, éloge, modalisateurs, portrait, registre fantastique, description symbolique, identification, naturalisme, couleur locale, la nouvelle, le mythe.

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